Eternelle Magda HADDAD : 27 Janvier 1945

[Sandrine]

- ETERNELLE MAGDA -

Interminable attente …
Longues et déchirantes heures se succédant invariablement identiques, pour égrener des jours obscurcis par ce brutal déchirement.

Demain serait identique à ce jour qui s’achevait pour accueillir une nuit peuplée de ses cauchemars qui hantent inlassablement le repos.

La colère mêlée au chagrin l’incitait à la révolte …
Ignominieuse injustice qui osa perpétrer Le Crime contre L’Innocent, Le Pur, Le Juste !

Ayant mûrement réfléchi son plan, elle se devait de passer à l’action,
Agir pour en finir,
Eradiquer le Mal jusqu’aux confins de sa source croupie !

Connaissant ses intimes pensées IL l’en dissuada … Elle ne pouvait qu’abdiquer.

Ne nuire à personne d’autre qu’à elle-même,
En finir pour cesser de souffrir,
En finir pour assécher le flot intarissable de ses sanglots profonds.

Fuir cette Terre immonde,
Fuir cette vaine existence qui n’enfante que malheurs et désillusions !

Horreurs humaines,
Vous écrasez La Fragile Pureté car celle-ci n’est pas de votre Monde !

Comment résister aux obsédantes pensées,
Images torturantes qui s’imposaient sans relâche ?
Comment leur faire comprendre ?
Vengeance … Devenir l’instrument de Dieu pour qu’enfin cesse la douleur !
Quelle pourrait être l’ultime révolte ?
Inscrire à l’encre indélébile le récit de cette honte sur les pages éternelles de notre histoire commune …


Les hypocrites tyrans continuèrent leur règne faussement placide,
LA Douce renonça définitivement à vivre …


Elle tourna dignement son port altier vers sa prochaine demeure, Le Ciel.
Avançant déterminée vers les lointaines lumières de cet ailleurs prometteur,
Elle n’aspirait qu’à réintégrer ce Paradis qu’elle n’aurait jamais dû abandonner !

Oublier … Oublier cet Enfer !

Courageusement, elle pointa l’instrument de la honte,
Epouvantable invention de ces fous qui peuplent la Terre,
Vers CE Cœur débordant d’Amour,
Amour Pur et Sincère,
Amour déçu, meurtri par la fureur des hommes avides de pouvoir !…

Détournant contre elle-même le dégoût qu’elle éprouvait envers ces prétendus intouchables,
Ces pantins diaboliques figés sur leurs trônes de poussière,
Elle expulsa pour toujours sa révolte trop longtemps contenue.

Ultime protestation contre l’Abomination,
Le passage qui mène de la vie à la mort ne dura que ce que dure l’éclair.

Elle LUI avait obéit, préférant devenir infidèle à sa propre destinée.
Trahir sa vie et son cortège funèbre de tourments pour ne jamais plus LE décevoir !

Ame légère flottant au-dessus de la mêlée,
Elle regretta instantanément son geste désespéré.

Combien furent douloureuses les larmes et les lamentations de ceux qu’elle aimait tant,
De ceux qui l’aimaient tant …
Sa douce mère, son tendre père, sa sœur chérie … ses sœurs … ses frères …
Et CELUI pour lequel elle avait décidé de quitter ce monde.

Elle souffrit de leur avoir infligé cet inconsolable chagrin,
Blessure à tout jamais béante que rien ne pourrait apaiser.

Ils la retrouveraient un jour …
IL la rejoindrait certainement !

Succédant aux lamentations devenues muettes et profondes,
La Promesse de Justice résonna lourdement : IL proféra SA Sentence !

Puis les mots redevinrent comme toujours refuge pour SON Ame Dévastée,
Combien l’homme creuse sa tombe,
Combien l’homme peut être cruel envers ses propres enfants !

Ame sensible, malmenée ici-bas,
Tu rayonnes pour toujours dans le cœur des générations qui te succèderont.

Etendard brandi pour dénoncer Le Crime,
Tu règnes très haut,
Tu flottes noblement au-dessus de nous tous,
Tu inspires chaque jour notre quête d’Absolu !

A tout jamais vivante,
Courageuse et rebelle Magda,
Tu as désormais retrouvé CELUI dont les Pernicieux humains ont cru pouvoir te séparer…

Puisses-tu entendre nos louanges, sentir notre Amour et guider nos pas trop souvent hésitants !


Sandrine Altchoukian, le 27 Janvier 2008.
En souvenir du Tragique Suicide de Magda HADDAD, le 27 Janvier 1945.

[Loup Solitaire]

Comment profonde et grave est la douleur de la frustration motivée par l'amour!